Madame Lobe Cissokho est sénégalaise, mariée et mère de deux enfants. Elle se démarque par son engagement dans le mouvement mutualiste au Sénégal, notamment aux côtés des populations les plus vulnérables.
Elle est également la trésorière de l’union nationale des mutuelles de santé communautaires et est membre de la fédération des mutuelles de santé du Sénégal.
Elle s’investit dans l’émergence du mouvement mutualiste dans un pays qui, dans la zone Uemoa, affiche son ambition de réussir la mise en œuvre de la couverture santé universelle.
Pouvez-vous vous présenter ?
Je m’appelle LOBE CISSOKHO. Je suis Sénégalaise. J’habite à Kaolack, une région distante de 192 km de la capitale (Dakar).
Je suis la présidente de la mutuelle de santé « Oyofal paj » de la commune de Kaolack. Je suis également présidente de l’union régionale des mutuelles de santé de Kaolack, Coordonnatrice du Réseau dont les mutuelles de santé ont la dénomination « Oyofal paj », Trésorière de l’union nationale des mutuelles de santé communautaires du Sénégal et membre de la fédération des mutuelles de santé du Sénégal.
Quelle est selon vous la place de la femme dans le domaine de la mutualité dans votre pays ?
Dans mon pays le Sénégal, la femme occupe une place prépondérante dans le domaine de la mutualité pour les raisons suivantes :
- Seulement 20% de la population dispose d’une couverture santé
- Sur les 8O% de la population non couverte, 52% sont des femmes et elles ne disposent d’aucune prise en charge médicale. Elles sont plus exposées aux maladies du fait de leur vulnérabilité.
Au Sénégal par exemple, la mortalité infantile et maternelle liée aux grossesses et aux accouchements, est la première cause de décès chez les femmes en âge de procréer. - En tant que mères, elles ont toujours veillé à protéger la famille. Dans certains cas elles ont même dû jouer le rôle de chef de famille. C’est la raison pour laquelle elles ont toujours été présentes sur les questions liées à la santé.
- Elles sont encore plus présentes dans le secteur informel.
La femme est-elle un atout pour le développement de la mutualité ?
On peut le dire. Par exemple au Sénégal les femmes sont dans des groupements organisés (tontine, GIE, caisse de solidarité). Ces organisations développent des mécanismes de solidarité et d’entraide entre leurs membres (un principe fondamental de la mutualité).
Les femmes sont les principales actrices de mobilisation (adhésion groupée, campagne de sensibilisation etc.…). La mutualité, c’est la loi du grand nombre.
Un mot à l’endroit de vos sœurs qui voudraient vous emboiter le pas ou qui hésitent ?
Je les encourage à s’engager et à devenir militantes car le principe de la mutualité c’est le bénévolat.
Il faut se sentir redevable à l’endroit de sa communauté et cultiver l’altruiste. C’est important de s’engager à aider la communauté à résoudre ses problèmes de santé.
La mutualité est un mouvement en construction qui nécessite un engagement constant. Chaque jour il faudra apporter sa pierre à l’édifice et j’invite toutes les femmes à nous rejoindre pour construire ensemble des mutuelles fortes pour un meilleur accès aux soins de santé.